Uppeline des Lions du Duc de Normandie

Garez tout, Uppeline arrive... Elle débarque à la maison un beau matin de printemps. Son arrivée est attendue depuis déjà de longues semaines. Le premier petit bout de chou de notre R Robin,  un amour de petit cabot, tout rond , tout potelé, avec une adorable figure noire où scintillent deux pépins de pomme malicieux. Certes, le choix a été bien difficile, entre cette seconde Jourdaine-ci et cette grande saucisse-là, bien faite, mais fort charbonnée que finalement je vais laisser.

  Il s'agit d'Eugénie. De toutes façons, elle aussi prendra, un jour, possession de notre foyer. Bref, après de longues mesures, comparaisons, tripotages et palpations, me voilà repartie avec mon petit nounours sous le bras. Garez tout, vous dis-je... Uppeline arrive!!!
Claro, bella! Uppeline c'est bien une Jourdaine, mais en pire encore!. Un vrai petit garçon manqué, à taches de rousseur, un  doigt dans le nez, l'autre main dans la poche. Drôle de comparaison, me direz-vous? Uppeline devient pourtant très vite, ,à l'unanimité, notre Uppeline " en culottes courtes", le  garnement intrépide des Leonbergs...Uppeline est une grande, très grande comique, charmeuse à l'excès, envahissante à l'occasion, terriblement affable et gaie. Comment ne pas craquer devant ce petit bout de chou qui, de plus, est ravissant?
  Un bébé leonberg craquant!

Uppeline, dite Papue pour les très très intimes (mais, chut! celà reste entre nous!) se sait aimée, admirée. Elle est la petite mascotte de la meute, chouchoutée de tous. Quel bonheur après la disparition de Fantin, son double papi, de retrouver cet enjouement légendaire, malgré ces jours douloureux où Lucya souffre déjà de son ostéosarcome.  Tendre printemps de paix, de bonheur pur, de sérénité, d'insouciance. Ce petit joyau masqué de velours noir panse nos tristesses encore fraîches. Cette Papue terrible qui lance en l'air sa grosse corde en secouant sa tête à la décrocher, respire la santé.

Un léonberg aux beaux yeux noirs
Sortie à la mer. En ce premier Mai, Uppeline, la gaillarde accompagne mamie Jourdaine et papa Robin, à la plage. Quel rassemblement de Leonbergs, des petits , des grands, des gars, des filles, des clairs, des sombres, des poilus, des pas-poilus... Ouah! Papue n'en croit pas ses yeux. A peine descendue de la voiture,  la voilà partie à l'aventure. On ne connaît personne. Qu'à celà ne tienne!.
On va dire bonjour, on se trémousse, -et ça Uppeline sait très bien le faire, on se contorsionne avec des sourires rayonnants. J'aurai bien du mal à la retrouver au milieu de cette foule. Uppeline n'a, décidément, peur de rien!!! Et puis, voilà l'été. Un été qui commence bien mal, puisqu'il faut amputer Lulu.Un été qui nous ramène soeurs, oncle et tante à la maison, en pension pour un mois.
En tête de cortège, Eugénie, la grande, puis, pour quelques jours seulement, la petite Tina ( ah! Tina, future Ugolaine-Tina tonton Ugues, un rude petit gars à qui il faudra apprendre quelques civilités, et la tendre Urielle qui en douce, chaque nuit, nous refait ce qui reste du canapé...
Uppeline est une vraie gamine de riches. La voilà qui sort tous ses jouets pour épater les  petits copains, pas du tout habitués à un tel luxe.
Ce n'est plus Uppeline, le petit trognon lumineux qui a fait les beaux jours du mois de mai. C'est une autre Uppeline, sale  môme qui montre qu'elle est chez elle. Mais finalement une Uppeline accueillante qui va accepter tout un mois durant ces envahisseurs qu'un manque total d'éducation a rendus plutôt rustres...Uppeline a grandi sans qu'on ait eu le temps de la voir grandir. Quelle frustration!
Ce temps qui file a emporté pour toujours notre petite Uppeline en culottes courtes. Uppeline est aujourd'hui une grande et belle jeune fille Leonberg. Elle a préservé de sa jeunesse cette douce fourrure fauve qui l'auréolait et ce minois charbonneux où pétillent les deux amandes qui font la beauté de son expression.

Uppeline a un port de reine... quand elle veut s'en donner la peine. Ses pattes ont gardé la puissante ossature qu'elles promettaient dès sa petite enfance. Elle ne ressemble pas à Jourdaine. Et pourtant, que de similitudes sous ce costume différent... Pas d'erreur c'est bien sa petite fille!

Oh que oui, malheureux que nous sommes, Uppeline est bien la petite-fille de l'inoubliable Jourdaine.

Une solide carcasse de leonberger

Et vas-y que je te fouille de droite et de gauche à la recherche d'un sac à vider, d'un livre à transporter , d'une revue à livrer aux dents insatiables de ses deux soeurs. Et Uppeline n'est jamais coupable de rien. Innocente comme l'agneau qui vient de naître, elle a juste voulu mieux connaître la maison ou simplement distraire ses deux complices de leur ennui.

Uppeline dans ses oeuvres... Si elle avait le droit à la parole ( par chance pour nous, voilà un don qu'elle ne détient pas... pas encore!), n'oserait-elle pas prétendre que ce sont les autres qui l'ont poussée à commettre ses méfaits. Mais non, Uppeline ne se cache même pas. C'est avec le plus grand naturel  qu'elle me croise au sortir de ma chambre, la lampe à chevet en travers de  la gueule. et de s'indigner, en prime, d'être grondée. Ben voyons!

Mais sous ses allures d'aventurière, Uppeline cache une monstrueuse pantouflarde.  Pour avoir eu à essuyer quelques embruns humides en mer, lors d'un premier bain, voilà qu'Uppeline ne veut plus se baigner. elle arpente la berge en pleurnichant et rien, plus rien ne l'y fera retourner.

Que dire encore de ce bref séjour en Autriche pour l'exposition d'Innsbruck! Pas de plainte, certes, beaucoup de joie et de convivialité, il est vrai. Mais, Uppeline, Papue, Papuline, n'en oublie pas pour autant son petit confort.

Pas question de dormir sur la couette à même la terre dans la tente. Très vite, elle sait trouver les bons endroits, laissant à Orwen et Robin, le sol dur, et se faufile chaque soir près de l'amie qui m'accompagne, douce et chaude petite peluche. La prestance du leonberg Malheur à Robin ou Orwen s'ils tentent de se faire une place dans le nid douillet. Un claquement de mâchoires sans ambiguité leur signifie d'aller prendre leurs quartiers nocturnes ailleurs.
Impossible de ne pas adorer  cette petite canaille d'Uppeline qui se parfume au Guerlain et écoute les Opéras sur le carrelage du salon.

.

Il émerge de sa petite personne-chien une telle vitalité, une telle joie, une telle assurance, tout cet héritage transmis par sa grand-mère Jourdaine et son grand-père Fantin, véritable trésor mis en commun. Une petite merveille de Leonberg, de quoi en faire rêver plus d'un....

 

Fermer la fenêtre