Rosine des Neiges de Chantelouve

 

A toi, Rosine, je dédie ce site, toi , ma petite Rose-thé, qui déclinais, à longueur de jeux, avec ta soeur Rosa-Rosalinde, toutes les roses du latin. Toi qui rose plus que toutes les roses n'as pu nous offrir que ce brève espace de vie que vivent les roses.... Merci, mon bébé,  pour ce petit peu infini que tu nous as donné.

  Rosine, c'est ce tout petit bébé qu'on voit à peine parce que l'on sait tout de suite qu'elle ne sera pas confirmable (tant d'éleveurs les font disparaître à la naissance). Rosine, c'est ce petit bout de chou que l'on présente en premier à sa mère qui sort d'une anesthésie, car c'est le chiot le moins important de la portée. Rosine a été notre petite Précaution Inutile: alors, on l'a appelée Rosine...et puis on ne l'a plus trop regardée! Après tout, Rosine c'est surtout la soeur d'Odile et c'est pour celà d'ailleurs qu'elle restera à la maison.
Comme tu étais belle, ma Rosine...
  Rosine est un chiot maladroit, gauche, naïf qui se fait dominer par Rosalinde , qui aimerait bien... mais n'ose pas. Rosine c'est la timide de Brel  qui s'entortille, se met en vrille.... Et  pourtant Rosine aime jouer et surtout, Rosine, qui pousse en silence,dans l'ombre de son frère, nous offre tout son coeur.... Rosine  nous adore! Puis Rosine devient un drôle de petit nounours, ce petit chien en grenouillère pelucheuse qui se dressait le long de son parc et à qui je faisais semblant de

zipper une fermeture-éclair invisible, d'enlever la grenouillère, de la remettre; elle adorait  ça , moi aussi.

Rosine c'est aussi cette drôle de tête avec du sommet jusqu'à la truffe une longue crête de poils hérissés... Drôle de petit cabot, décidément...et Rosine joue les clowns, les vierges effarouchées, les offensées. Quelles crises de rire à la voir faire !

 

TU ETAIS, PARAIT-IL, LA HONTE DE TA RACE.

HONTE , OUI, A CELUI  QUI A OSE TE DIRE UNE PAREILLE IGNOMINIE, MA ROSINE. ..

 

 

 
Rosine a grandi, beaucoup grandi même. Elle est magnifique. Sa couleur flamboie au soleil, elle est beaucoup plus "charbonnée" ou "chocolatée"(au choix) qu'Odile. Zizine est une fée élégante et souple qui glisse plus qu'elle ne court. J'ai rarement vu une démarche aussi belle. Elle tient de son arrière-grand-père Dock ce regard intense et pénétrant qui rend son expression si attachante. Osseuse, bien charpentée, elle est le reflet d'Orwen. Mais elle restera, d'abord et avant tout, la petite soeur d'Odile.
On a des visiteurs. Des visiteurs? Rosine est aux cent coups. Elle prend son air le plus effarouché pour impressionner la galerie. Et comme personne ne la voit, elle, la soi-disant timide, se glisse sur le canapé contre moi, aux premières loges.  On ne sait jamais, n'est-ce pas? Et comme d'habitude, je finis par lui laisser toute la place. Me voilà assise par terre. Le monde à l'envers, non? Non, le monde du Leonberg que Rosine  ne peut renier...
Rosine, à l'époque où la vie était belle
Drôleries! Rosineries. La meute est en émoi: un vélo qui passe?  une voiture qui ralentit?le souffle du vent dans les branches? Rosine en profite pour se glisser à la cuisine pendant que tout le monde est occupé à aboyer. Puis la voilà qui ressort, se cale  dans le fauteuil et fait semblant d'aboyer avec les autres. C'est sûr, elle ne peut faire que semblant, Rosine. D'ailleurs, le son qui sort est étouffé, écrasé, et soudain elle laisse échapper,  -malheureuse!-, le quignon de pain qu'elle a dans la gueule... Sacrée Rosine, quand même! Quelle coquine!
Rosine rapplique au triple galop. Elle s'est laissée aller à courir à l'autre bout de la propriété avec les autres et elle sait,  ma douce Rosine, pot-de-colle s'il en fût, que j'en ai profité pour me cacher. Vite, Maman, il faut la retrouver au plus vite.  Mais, Rosine est une excellente pisteuse. C'est toujours au flair qu'elle identifie ma cachette et la voilà qui me saute dans  les bras... Ah, Rosine qu'ils sont bons ces moments-là....

Cet arbre tombé c'est le sien, rien qu'à elle. Elle y monte comme un gamin intrépide,  grimpe de branche en branche. et comme elle veut toujours nous faire plaisir, elle monte toujours plus haut. Rosine est vraiment incroyable. Elle ferait l'impossible pour nous plaire. Jamais je n'ai eu une chienne  aussi pétrie de gentillesse et d'amour. Elle ne vit que pour nous, Zizine. Cet arbre restera toujours, toujours, pour nous, l'Arbre de Rosine .

Rendre à César... Un rangement récent dans les radiographies des chiens m'oblige à réparer une injustice que je ne saurais laisser
perdurer. C'était un certain soir, une histoire de lapin derrière le poulailler, de Rosalinde fausse innocente et de Rosine fausse coupable. Allez y jeter un oeil dans la rubrique littéraire..."Le Léo dans tous ses états"...
Bref, cette radiographie, intitulée estomac de Rosine, montrait de manière indiscutable
la silhouette de deux petits lapereaux entiers...Donc, l'innocente n'était pas si innocente qu'on l'avait cru et la coupable avait une complice.. tiens, tiens...

...un dernier regard, si fort, si tendre, si profond! Un regard d'adieu! Le sort s'acharne sur nous. Un mois à peine, après la mort de Lulu, Rosine est frappée du  même mal atroce. La patte en l'air, cette douleur vive, je sais , hélas, trop bien, ce qu'il en est. Cette fois, on ne fait pas amputer. Beaux mois de janvier et février où Rosine peut profiter de sa dernière neige. Puis tout se gâte, flambe très vite. On n'a plus le choix, alors on ampute.

Zizine a retrouvé le sourire, elle se débrouille encore mieux que Lulu. Une Rosine sur trois pattes, mais une Rosine , heureuse d'être encore des nôtres.. Un mois, un mois à peine....

 

En cette terrible soirée du 5 juin 2004, Rosine a fini de s'éteindre dans mes bras, aidée par la morphine et le reste... Après tous ces jours terrifiants, un silence pesant est retombé sur toute la maisonnée et le désespoir, la peur, la détresse ont fait place à un immense désarroi de tous, chiens et hommes, un chagrin incommensurable.La mort a emporté notre petite Rosine, comme la nuit noire emporte les derniers rayons resplendissants du soleil couchant. On ne verra plus sa longue robe de soie fauve effleurer les buissons, ni sa petite figure comique et tendre au coin des portes. Mon petit clown nous a quittés pour toujours. Mais chaque nuit, sur le grand mur triste de ma peine, se redessine le joli petit minois de ma Zizine, ce petit minois inoubliable des jours trop courts, des jours heureux, ce petit minois  innocent vers qui vont et iront, sans faille aucune, toutes mes larmes et toutes mes pensées...de tous les jours.. .

Pourquoi tant de souffrance inutile sur une telle innocence, pourquoi tant de mal?

Fermer la fenêtre